Le fonds d’investissement américain Regent choisi pour être le repreneur de Petit Bateau

Après le groupe Rocher, Petit Bateau va voguer sur de nouvelles eaux… Ce jeudi en fin de matinée, le nom du repreneur de la marque de prêt-à-porter pour enfants a été dévoilé. Il s’agit du fonds d’investissement Regent, une structure californienne (basée à Beverly Hills) de « capital-investissement multisectorielle » (logiciels, technologie, produits de consommation, médias…). Petit Bateau n’est pas le premier fleuron textile dans le portefeuille de Regent ; la holding spécialisée dans la reprise d'entreprises possède déjà Playtex et Dim. La reprise n'est pas encore officielle car, à cette étape, Regent reste le "repreneur pressenti", avant notamment une présentation du projet aux instances de représentants du personnel.

Reste à connaître les conséquences concrètes sur l’emploi. Sur le sujet, le Groupe Rocher précise dans un communiqué qu’il est « convaincu que Regent donnera à la marque l’élan nécessaire pour soutenir ses ambitions, tout en préservant l’ancrage et l’identité qui font sa force. Tout au long du processus, le Groupe Rocher restera aux côtés des équipes pour assurer une transition fondée sur le dialogue. »

Le 15 janvier dernier, le groupe Rocher avait annoncé que la marque Petit Bateau était à vendre, afin "d'insuffler une nouvelle dynamique" dans l'entreprise. Il aura fallu donc près de 9 mois pour boucler la reprise. En se séparant de Petit Bateau, le groupe Rocher, originaire de Bretagne et propriétaire de la marque Yves Rocher, souhaitait se recentrer sur son cœur de métier : les cosmétiques. Il possédait la marque Petit Bateau depuis 1988 et avait permis, depuis, un redressement économique spectaculaire.

Cette reprise est une étape importante pour Troyes et son agglomération. Petit Bateau emploie ici 600 personnes, que ce soit dans l’usine historique, rue du Lieutenant Pierre Murard, un site labellisé « Entreprise du patrimoine vivant » ou dans son centre logistique à Buchères. Petit Bateau, c’est aujourd’hui 20 millions de tee-shirts fabriqués par an (essentiellement au Maroc) et 2 300 emplois en France.

Dès l’annonce de la mise en vente du pionnier de la mode enfantine, François Baroin, le maire de Troyes, était monté au créneau pour sensibiliser les repreneurs potentiels à l’importance historique et économique de la marque pour la cité tricasse depuis 131 ans. Nul doute que les décideurs locaux vont continuer à garder un oeil sur cette reprise à l’accent américain.