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La mobilisation pour “sauver Rillette”, la femelle sanglier recueillie par Élodie Cappé, une éleveuse de chevaux à Chaource, est devenue nationale. Pour rappel, une pétition a été lancée après que le parquet de Troyes a ouvert une enquête pour “détention non autorisée d’un sanglier”. Dans un communiqué publié ce mardi, la procureure de la République à Troyes a tenu à rappeler certains éléments.
“Au cours de l’été 2023, l’actuelle détentrice du sanglier Rillette retrouve un marcassin d’environ un mois attaché sur son terrain. Elle décide alors de recueillir l’animal et de l’intégrer dans sa propriété. Elle installe le marcassin à son domicile et va solliciter la régularisation de sa détention auprès de la DDETSPP”, indique Julie Bernier. “Les services lui signifient à plusieurs reprises un refus et l’impossibilité pour elle de conserver l’animal”.
Le motif avancé : la législation interdit la détention d’animaux sauvages dont l’origine n’est ni connue ni licite. “Seuls les animaux ayant une origine connue et licite peuvent prétendre à une autorisation de détention ou à la soumission de dossiers de demande de certificat de capacité et d’autorisation d’ouverture d’établissement. Ainsi, un sanglier directement prélevé dans la nature n’a pas d’origine licite et ne peut pas en disposer”, poursuit la procureure de la République.
“Cette détention constitue un délit puni par le code de l’environnement des peines principales maximum de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros conformément aux articles L. 415-3 et L. 412-1 du Code de l’environnement. La confiscation de l’animal est par ailleurs encourue”.
Dans le communiqué, la procureure évoque les risques sanitaires. “Ces espèces peuvent être porteuses de nombreuses maladies (peste porcine africaine ou classique, la maladie d’Aujeszky, la tuberculose bovine ou la trichinellose), les sangliers étant à cet égard une espèce réservoir. Il existe par ailleurs un fort risque de propagation de ces maladies aux animaux d’élevage ou domestiques”, explique-t-elle. “Ils présentent également des risques en termes de sécurité publique, s’agissant d’espèces sauvages qui peuvent ainsi être à l’origine d’accidents potentiellement dramatiques”.
Après avoir “ouvert une enquête pénale le 22 janvier 2024”, l’Office français pour la biodiversité (OFB) “a rendu compte début septembre 2024 au parquet de Troyes qui a donné pour instructions de notifier à la personne mise en cause un délai de 2 mois pour régulariser la situation. La régularisation consistant dans une remise de l’animal à une structure adaptée à sa prise en charge, une demande non suivie d’effet à ce jour. Il lui avait été indiqué qu’à défaut de régularisation l’euthanasie pouvait être envisagée”.
La procureure de la République invite donc “fortement” Élodie Cappé à remettre Rillette à une structure adaptée à sa prise en charge. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, a publié un tweet le 12 décembre dernier expliquant que “le parc animalier de Charleville-Mézières est naturellement prêt à apporter son aide”.
“Cependant, la personne qui a recueilli Rillette souhaite naturellement la garder près d’elle après l’avoir sauvée. La question me semble surtout relever d’une application de la loi avec un peu plus de discernement et de bon sens. Que la loi interdise la capture et la détention d’animaux sauvages, c’est normal. Que cette loi s’applique aussi à des personnes ayant recueilli un animal sauvage menacée de mort et qui sont manifestement soucieuses de respecter les règles sanitaire, c’est juste incompréhensible. Notre Parlement pourrait peut-être s’en saisir…”, avait-il indiqué.
Suite à la diffusion du communiqué de la procureure de la République, la “maman” de Rillette, Élodie Cappé, a réagi sur Facebook ce mardi : “Aucune stabilité de la part de nos élus qui dirigent notre pays, qui ne savent pas sur quel pied danser. On me parle maintenant de maladies alors qu’elle n’a aucun contact avec d’autres membres de son espèce mais me fait la relâcher avec d’autres. Intervention totalement inutile autant qu’idiote. J'ai honte d'être française. Vous êtes abjecte chère madame”.
Les parties engagées dans cette affaire semblent donc être irréconciliables. Le sort de Rillette reste en suspens...
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